Versailles, le joyau historique de la France, a été le théâtre d’un moment magique pour moi où la beauté du passé s’est mêlée à la technologie optique moderne.
Ma famille a beaucoup contribué à ma culture musicale. En m’offrant des cours au conservatoire plus jeune, j’ai eu l’immense privilège d’apprendre la musique de manière très complète. Je joue de plusieurs instruments de musique, j’ai une connaissance approfondie de la musique classique et de solides connaissances en théorie musicale. Je suis très reconnaissant pour cela.
Aller donc à Versailles pour un concert de musique Baroque a donc été pour moi un moment privilégié. Bien entendu, j’avais l’intention d’y aller avec une paire de jumelles. C’est là où j’ai pu tester ces audacieuses jumelles de théâtre : les KabukiGlasses.
Quand j’ai découvert les KabukiGlasses, j’étais surpris du format de ces jumelles : on les chausse comme des lunettes ! Mais au fond, c’est l’évolution historique de l’instrument : les lorgnons sont devenues les lunettes avec le temps. Les jumelles de théâtres qu’on tenait à la main se portent désormais avec les branches de lunettes.
Les canons sont petits et maintenus par une double barre centrale. A la commande je m’attendais à ce que cela soit une faiblesse : je pensais que les canons ne pouvaient pas être maintenus dans le même axe optique avec un système aussi simple. Eh bien non, je n’ai pas eu de problème.
Il y a un petit réglage à faire à l’aide d’une molette pour faire varier l’écart inter-pupillaire. Ce n’est pas très facile car, du fait de la petitesse de canons, on s’y reprend à plusieurs fois pour s’assurer qu’elles sont adaptée à notre visage. Néanmoins, une fois réglé, on y reviens plus dessus.
Deuxième surprise : ce ne sont pas des optiques de Galilée ! C’est un bon point car on comprend que toute leur conception a été réfléchie. Les fabricants s’évertuaient toujours à faire des modèles de jumelles de théâtre avec les même caractéristiques de celles du XIXe siècle : optiques de Galilée, jumelles tenues par une branche (ou pas !), grossissement de 3x, etc. Ici, c’est un modèle réfléchi et abouti qui est proposé.
Là, les KabukiGlasses ont donc une optique de Kepler, similaires aux modèles classiques (avec un prisme redresseur). Cela permet de réduire fortement le diamètre des canons sans perdre en qualité comme cela aurait été le cas avec une optique de Galilée.
Naoaki SAKATA semble avoir tout remis en question, même le grossissement traditionnel. Elles ont un grossissement de x4, ce qui me plaît bien ! On obtient donc un bon grossissement, une bonne stabilité, et une bonne luminosité. L’équilibre optique qu’offrent ces jumelles me semble vraiment bon.
Une fois chaussées, il y a un temps d’adaptation à observer. On voit qu’elles ne nécessitent pas de mise au point (au delà de 8 / 10 mètres) : c’est l’œil qui s’accommode. On constate aussi l’influence des mouvements de la tête sur la stabilité de l’image sans pour autant être gêné par leur poids (qui, bien entendu, est plus important que des lunettes de vue).
Le fait d’être situé un peu en hauteur par rapport à la scène est confortable : en inclinant la tête vers le bas le poids des jumelles se répartit bien sur nez. C’est plus agréable que si j’avais été plus bas ou au niveau de la scène, je pense.
Au début on pense plus aux jumelles qu’à la scène : on voit les petits défauts de champ qu’elles ont en bordure, on cherche à stabiliser sa tête, etc. Mais rapidement, on se laisse prendre par le spectacle. C’est une expérience immersive : on se retrouve vraiment proche de la scène. On peut regarder tout le spectacle sans jamais fatiguer.
Pour conclure cette article, je vous invite à écouter un extrait de cette musique qui n’avait pas été jouée depuis des siècles. Ce sera la meilleure conclusion à mon sens !
https://www.equinoxe-lyon.com/fr/jumelles/3598-Jumelles-theatre-kabukiglasses.html